Quoi de mieux pour me lancer dans cette aventure que de parler de la personne qui m'inspire ?
J'ai eu la chance d'assister à la représentation d'Ina Mihalache, "Ma présence suffit à enchanter le monde" le 1ᵉʳ mars 2019. Je ne suis pas journaliste, ni critique mais au travers de cet article, je vous propose de retracer mon ressenti en tant que spectatrice. Mais tout d'abord nous allons partir à la découverte de l'univers d'Ina et de mon amour pour elle.
Connais-tu Ina Mihalache ? Elle a créé sa chaîne Youtube "Solange Te Parle" en 2011, en y interprétant le personnage de Solange, une jeune femme, qui se questionne sur la vie et sur elle-même.
La productivité étant l'un de ses atouts, cette poétubeuse a produit plus de 200 vidéos ainsi qu'un long métrage (Solange et les vivants, 2016) et a écrit 3 livres (Solange Te Parle : 2016; Très Intime : 2017, Autoportrait en chienne : 2018).
Pour moi, Ina est une personne très importante puisqu'elle est l'étincelle qui a fait naître ce blog. C'est au travers de sa newsletter et de ses vidéos de productivité que j'ai trouvé les outils, le courage et l'envie de développer mes 101 rêves déjà établis lors de mon lancement dans le développement personnel.
Alors que Solange te parle sur internet et dans ta tête, Ina se lance dans l'art de la scène en écrivant et interprétant sa propre performance. A travers "Ma présence suffit à enchanter le monde", l'artiste nous propose un voyage immersif de la sérénité du fœtus vers son ouverture sur le monde.
80 spectateurs se font face dans ce spectacle bi-frontal où Ina se trouve au milieu de la scène, dans une boîte de plexiglas qui recrée les conditions rassurantes du virtuel.
Cette bulle de confort est composée d'un côté d'une forêt et de l'autre d'un volcan. La comédienne est sobrement vêtue d'un justaucorps couleur chair, la laissant vulnérable face au monde. Le public est quant à lui muni de casques afin de profiter de l’expérience binaurale. Ce dispositif permet à Ina de chuchoter à l'oreille des spectateurs, de leur chantonner de douces mélodies et de jouer sur les sonorités des bruits ambiants comme ses mouvements ou encore les bruits du décor. Le son est rythmé par un jeu de lumière.
Contrairement à ce que tu pourrais croire, la séparation physique entre l'artiste et le public n'a pas empêché la création d'un lien. Au contraire, une forte proximité s'est créée grâce à l'invitation à entrer dans ce cocon de protection et à de nombreuses interactions.
Au programme, énergie et émotions sont au rendez-vous.
La performance est rythmée en 4 actes qui permettent d'observer l'évolution d'Ina, à qui il est possible de s'identifier, dans les grandes phases de sa vie.
Acte I : "Je baigne nue."
Acte II : "Ce que je suis ça marche pas"
Acte III : "J'ai regardé sur internet des gens se pendre, j'ai vu la vie sortir."
Acte IV : "Je comprends les nuances de toutes les couleurs."
Maintenant que tu en sais plus sur la représentation, laisse moi te parler de mon ressenti.
Replaçons-nous dans le contexte. Nous sommes vendredi 1er Mars, j'arrive au Phénix de Valenciennes, avec Florence et Gaëtan, pour assister à la deuxième performance publique d'Ina.
En attendant l'ouverture des portes, un flot d'émotions me submerge. L'excitation, le stress et la nervosité de la rencontre sont palpables. Nous échangeons nos pensées avec de sympathiques et touchants Parapluies (communauté d'Ina dont je fais partie). Quitter le virtuel et rencontrer ces personnes m'a beaucoup plu.
Ça y est, le moment tant attendu est arrivé. Un membre de l'équipe du Phénix nous invite à entrer calmement dans la salle puisque l'artiste se trouve déjà sur scène. Il fait noir, nous avançons doucement mais je bouillonne intérieurement. Une question tourbillonne dans ma tête : Que ressent Ina ?
Je la cherche du regard pour trouver une réponse mais ne l'aperçois pas. Je ne l'entends pas mais pourtant, je ressens sa présence, son calme et sa sérénité.
Je m'installe au deuxième rang et prends le temps d'analyser ce que j'ai sous les yeux.
Une boîte de plexiglas se trouve au milieu de la scène, dans laquelle on distingue une forêt sur la gauche et un volcan sur la droite. Au milieu, un tabouret, sur lequel il me semble reconnaître la chevelure d'Ina après un moment d'inspection. Le temps semble figé. Je cherche un signe de vie mais sans succès. J'assiste à un véritable tableau. Mais comment fait-elle pour être aussi calme alors que le public s'agite et se questionne autour d'elle ?
A ce moment, un staff nous demande de mettre nos casques afin de s'assurer que chacun en ait un. Ce dispositif nous permet alors de rejoindre Ina dans son cocon, bienveillant, calme et serein.
Après quelques secondes d'attente et d'interrogations, une voix masculine retentit dans nos oreilles : "Bienvenue, assurons-nous que votre casque est correctement positionné. A une extrémité du décor vous apercevez une forêt, à l'autre extrémité, un volcan."
Sans la voir, nous entendons Ina, amusée, qui échange avec cet homme. Elle se rend compte que son casque est à l'envers. De l'autre côté de la boîte, je vois certains spectateurs changer le sens de leur casque. Les paroles se répètent et certains spectateurs retournent à nouveau leur casque. Cette explication originale et la réaction de l'auditoire m'ont beaucoup amusées.
Les lumières du public s'éteignent et celles de la boîte en plexiglas s'allument. Je découvre pour la première fois Ina, elle est belle et resplendissante.
Elle est accroupie sur un tabouret en position fœtale. Je remarque même que ce que je prenais pour le dossier de la chaise est en réalité son dos.
Le son de sa respiration me fait frissonner.
Les actes défilent et me transportent à travers toutes les émotions. Rires et larmes sont au rendez-vous. Ina nous présente des scènes intenses et bouleversantes. J'ai la sensation d'être sur un nuage et j'ai des étoiles plein les yeux. La richesse et la beauté de son écriture m'ont emporté dans sa bulle de confort et de réconfort.
L'artiste nous offre des interludes ludiques dont un que j'ai plus particulièrement retenu. A la fin du premier acte, Ina nous inspecte pour la première fois en allumant les lumières se trouvant dans le public. Elle regarde de mon côté et sourit en nous disant "ah, vous êtes venus !". Puis elle enchérit par : "Je n'ai pas l'habitude qu'on se déplace pour moi". Ces paroles que j'ai trouvées particulièrement touchantes m'ont donné le sourire. En regardant de l'autre côté, elle plaisante en disant qu'ils ont l'air ballonnés.
Dans ce spectacle aussi enivrant qu’envoûtant, Ina a parfaitement réussi à transmettre son message d’amour auto-suffisant. Pour être aimé des autres, il faut commencer par s’aimer soi-même.
Ina m'a emporté dans son cocon loin du monde grâce à son incroyable présence sur scène et à la proximité qu'elle a su créer avec nous.
Les casques ont favorisé l'entrée dans cette bulle de protection. Grâce à eux, Ina pouvait me chuchoter à l'oreille, ce qui rendait l'expérience agréable. C’était comme si ses paroles étaient destinées à moi seule.
J'ai été très sensible au côté ASMR de la représentation puisqu'en plus de chuchoter, Ina croque dans des légumes, respire, chante, gesticule, ...
Les scènes qui m'ont plus particulièrement touchée et bouleversée sont, celle qui banalise numériquement le suicide et celle qui montre l'image d'Ina pendue aux cordes.
Dans l'acte 3, l'artiste nous met en garde des dangers d'Internet et des réseaux sociaux. On retrouve Ina enfermée dans une bulle virtuelle face à la cruauté du monde. Les insultes et les hérésies pleuvent sur la toile. Quand une femme se suicide en direct, un internaute commente "elle aurait pu nous montrer ses seins".
Devant ce déferlement de haine, l'artiste et les spectateurs sont dans l'incompréhension la plus totale.
A la fin de la représentation, nous assistons à l'ouverture d'Ina sur le monde et à l'évanouissement de son inadaptation.
Au moment où j'ai retiré mon casque, je ne savais plus sur quelle planète nous étions ni où j'habitais ce qui montre le succès de l'œuvre.
Décors, costume, éléments techniques, représentation, énergie : tout était parfait et cela m'a permis de passer un moment inoubliable.
La représentation est passée rapidement et je n'hésiterai pas à me replonger dans les souvenirs de cette journée quand j'aurai besoin d'une bulle de confort et de réconfort.
Cette expérience m'a permis de découvrir, en vrai, une artiste généreuse, bienveillante, belle, très humaine et naturelle.
Malgré des conditions difficiles de mise en œuvre (casques audio, montage du décor, nombre de spectateurs limité, ...), je souhaite que cette performance soit renouvelée encore et encore dans beaucoup d'endroits afin que tout le monde puisse rejoindre Ina dans ce magnifique cocon d'amour.
On ressent tout le travail et l'amour qu'Ina et son équipe ont investi dans ce projet et c'est toute la magie.
Si l'occasion se présente à toi, je te conseille de foncer !
Après avoir lu mon avis très positif, tu as peut-être envie d'en connaître d'autres ?
"Une immersion auditive qui nous isole du monde extérieur, une performance pleine de détails à travers ce qui aurait pu être notre existence. Cette boîte nous enchante, certes, mais nous fait surtout parvenir des messages très forts sur le regard des autres et la banalisation numérique du suicide. Une pièce splendide que je ne peux que conseiller."Florence https://www.instagram.com/p/BuyPQWLnbkH/?utm_source=ig_web_copy_link
https://www.youtube.com/watch?v=A8n5SzPmPoU&feature=youtu.be , Telio
Tu veux devenir un parapluie et soutenir Ina avec moi ? C'est par ici : https://www.patreon.com/solangeteparle
Quelques liens :
Le teaser : https://www.youtube.com/watch?v=dxEGLW-mXsM
http://www.amicaledeproduction.com/projets/plusTard.php
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